Dans le cadre d’une mesure de l’indice biologique macrophytes en rivière (IBMR) sur des points de suivi de qualité biologique de l’Yerres, associée aux opérations de restauration de la continuité écologique, le bureau d’études Aquascop, mandaté par le SyAGE, a découvert sur l’Yerres à Évry-Grégy-sur-Yerres, une espèce rare en France et non inventoriée en Île-de-France, en fin décembre dernier.
Il s’agit de la Zannichelia obtusifolia . Ce nom ne vous parlera probablement pas, ni même aux botanistes amateurs. Car cette plante aquatique est très peu répandue en France et personne ne l’avait jamais aperçu auparavant dans la région. C’est donc une première ! On se souviendrait que la Zannichelia obtusifolia a été découverte sur l’Yerres. La Zannichellie à feuilles obtuses est une espèce aquatique annuelle, discrète, à feuilles filiformes.
Selon Thierry Fernez, chargé d’études habitat au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, « elle se distingue des autres zannichellies par ses étamines longuement pédonculées et ses feuilles plates à extrémité obtuse à mucronulée.
C’est une espèce que l’on pensait liée aux marais littoraux saumâtres et dont la limite de répartition nordique connue se situait au niveau de l’Andalousie il y a vingt ans, puis de la Camargue il y a dix ans. Elle n’avait jamais été signalée en Île-de-France ».
C’est à Évry-Grégy-sur-Yerres que la Zannichellie à feuilles obtuses a été observée pour la première fois en décembre 2021 par le bureau d’études Aquascop puis à Ozouer-le-Voulgis. Un botaniste du Conservatoire botanique national du Bassin parisien l’a également observée il y a quelques jours sur un affluent de la Seine, situé plus au sud.
Pour quelles raisons cette plante aquatique serait-elle passée sous les radars ? Le botaniste n’a pas de réponse précise à la question.
« La Zannichellie à feuilles obtuses est certainement longtemps passée inaperçue car elle est facile à confondre avec la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris), assez fréquente en Île-de-France. Mais il se peut également qu’elle soit en expansion en raison du changement climatique ou alors de la température de l’eau ou pour une autre raison. En tous cas, il s’agit d’une espèce indigène (qui se trouve dans un écosystème de façon naturelle, sans intervention humaine) propre à notre flore ».