Le SyAGE mène actuellement un test d’abaissement du barrage de l’Abbaye à Yerres, prélude à de futurs travaux de renaturation. Cette restauration écologique, qui a pour but final d’améliorer significativement la qualité des eaux de notre territoire, s’impose à tous les Etats de l’Union Européenne. Ce « bon état des eaux » doit être atteint au plus tard en 2027 sous peine de sanctions.

Afin de préparer cette renaturation, plusieurs tests d’abaissement des clapets gérés par notre syndicat à l’aval de l’Yerres ont été réalisés : à Boussy-Saint-Antoine au barrage de Rochopt, à Yerres sur le barrage de Céravennes et entre Yerres et Brunoy, au barrage de l’Abbaye.

Concernant cette dernière opération, Le Syage a été alerté des réactions de plusieurs riverains concernant les effets du test d’abaissement, à savoir une diminution de la ligne d’eau et une modification du paysage de la rivière sur la commune de Brunoy. Cet impact paysager était d’autant plus fort qu’il avait lieu avant le week-end du 18 et 19 juin lors d’un important épisode de chaleur. Mais cela n’a pas eu de conséquence négative sur la rivière et son écosystème.

L’Yerres à Brunoy le 21 juin 2022

L’abaissement de la ligne d’eau a mis en évidence une multitude de berges artificielles non entretenues (berges bétonnées, blocs rocheux, pieux bois ….) ou de berges naturelles détériorées, dégradant ainsi l’aspect qualitatif du site. L’avantage du test consiste à localiser précisément ces zones dégradées, dans le but de cibler et de chiffrer les opérations de remise en état qui seront nécessaires. C’est également l’occasion, pour les équipes du SyAGE, de procéder à un nettoyage des berges et du lit de la rivière.

Des riverains ayant exprimé inquiétude ou incompréhension par rapport au déroulement ou à la finalité de ce test, il nous parait donc nécessaire de rappeler ici quelques informations déjà diffusées sur notre site Internet, les réseaux sociaux ou les magazines municipaux des communes concernées.

En premier lieu, il faut rappeler, une fois encore, que ces tests trouvent leur place dans un vaste projet de renaturation de l’Yerres et de ses affluents, lequel consiste en la restauration de la continuité écologique de nos cours d’eau, mise à mal par des siècles de cloisonnement.

Cette restauration écologique, qui a pour but final d’améliorer significativement la qualité des eaux de notre territoire, s’impose à tous les Etats de l’EU suite à une décision prise au niveau Européen. Ce « bon état des eaux » doit être atteint au plus tard en 2027 sous peine de sanctions.

Ce projet de renaturation est une nécessité car en dépit de leur caractère pittoresque, nos cours d’eau – artificialisés et tronçonnés par une multiplicité d’obstacles et d’ouvrages – sont en réalité en bien mauvaise santé : envasement, manque d’oxygène, appauvrissement de la biodiversité, etc. L’Yerres et ses affluents n’échappent malheureusement pas à cet état de fait.

Un joli décor ne suffit pas forcément à constituer un écosystème viable et il assez évident qu’une rivière vivante n’est pas supposée ressembler à un miroir d’eau, c’est-à-dire à un étang stagnant.

Il s’agit donc de rendre à nos cours d’eau un fonctionnement et une morphologie naturels : suppression des obstacles, reméandrage, adoucissement des profils de berge, plus grande variété des profondeurs et des vitesses d’écoulement, richesse et variété des espèces et des habitats.

Les tests que le SyAGE entreprend ont donc pour objectifs de mesurer et d’observer les possibles impacts d’une renaturation sur l’environnement humain et sur l’environnement naturel et ce afin d’éviter tous les désordres possibles.

Cette première semaine de test permet notamment de visualiser la mise hors d’eau de banquettes de vases qui, certes, ont un aspect disgracieux mais permettent d’ores et déjà d’entrevoir les potentialités de développement d’une végétation spontanée qui sera une source de refuge et de nourriture pour la faune. Il permet également de réduire la largeur du cours d’eau, de lui donner un aspect plus sinueux, plus courant favorisant ainsi une meilleure oxygénation de la rivière.

Nonobstant cette modification de l’aspect paysager, il s’avère que ce test d’abaissement n’a pas d’impact sur le milieu : en effet, la période de reproduction des poissons est terminée et les poissons s’adaptent aujourd’hui à la baisse du niveau de l’eau en rejoignant des zones où l’eau est plus profonde ou en se cachant le long des berges, à l’ombre des arbres. De la même façon, les canards et les oies, dont la plupart sont des espèces exotiques, se sont adaptées et continuent d’arpenter le parking de la piscine de Brunoy.

Le test va se poursuivre jusqu’au 7 juillet, date à laquelle, le barrage aura atteint son niveau le plus bas ; il sera ensuite remonté à son niveau originel. Il sera alors temps pour les équipes du SYAGE de travailler sur les aménagements qui permettront de renaturer la rivière mais aussi d’améliorer sa qualité paysagère. Ces travaux devraient avoir lieu à l’été-automne 2024.

Bien sûr, quand ces travaux interviendront, il faudra laisser un peu de temps à la rivière et à l’environnement pour s’adapter à ces nouvelles conditions et comme pour toute action d’aménagement, il existe toujours une première phase durant laquelle l’esthétique peut être provisoirement mise à mal. Mais la Nature est puissamment résiliente et très vite, elle reprend le dessus, offrant de nouveaux paysages, tout aussi pittoresque, mais plus variés et surtout, plus favorables à la diversité de la vie.

Un bief renaturé à Boussy-Saint-Antoine à l’amont du barrage de Rochopt

Pour votre complète information sur ce test d’abaissement du barrage de l’Abbaye, des panneaux ont été disposés en certains endroits stratégiques du secteur de test. (voir localisation des plans ci-dessous)

Les étoiles rouges figurent l’emplacement des panneaux d’information du SyAGE