Depuis janvier 2020, la gestion de la digue de la Fosse aux carpes, qui protège le quartier de la Villa, est assurée par le SyAGE. Cet ouvrage a ainsi fait l’objet d’une expertise qui a démontré son état de dégradation. De ce fait, le SyAGE a engagé des travaux en urgence pour conforter la digue et protéger les 1700 riverains de crues comparables à celle de 2016.
Quels travaux sont prévus ?
Depuis début décembre, des travaux préparatoires sont réalisés pour installer une base de vie et effectuer des sondages géotechniques de la digue.
À partir de mi-décembre, un écrêtement de la digue sera effectué sur une hauteur d’un mètre pour assurer le passage des engins de chantier.
En janvier et février 2023, un écran sous-terrain étanche en béton de 12 mètres de profondeur et 250m de long sera réalisé.
Les travaux seront ensuite suspendus jusqu’au mois de novembre 2023 afin de ne pas gêner la reproduction de la faune.
Au mois d’octobre 2023, les travaux de consolidation et de végétalisation se poursuivront pour éviter les risques d’érosion. Un dispositif de surveillance de la digue sera installé.
Le chantier se terminera en novembre 2023 avec la remise en état du site et des replantations.
Le coût des travaux est de 2,2 millions d’euros.
Un site protégé
La Fosse aux carpes est constituée d’un vaste plan d’eau composé de deux presqu’îles, dont une est ouverte au public depuis 2015, et une île boisée, sur une superficie de 25 hectares (10 hectares de terre et 16 hectares d’un bras mort de la Seine).
Propriété de la Région Île-de-France, la Fosse aux carpes est un grand havre de verdure dans un secteur très urbanisé. Elle bénéficie d’un arrêté de protection biotope depuis 1999. Celui-ci a vocation à assurer la conservation de l’habitat d’espèces protégées.
En effet, la fosse aux carpes abrite de nombreuses espèces animales et végétales, dont deux espèces protégées, la Léersie Faux-Riz, une plante aquatique, et le Martin Pêcheur.
Visite naturaliste
Au mois d’octobre dernier, une visite naturaliste a été assurée par le SyAGE en barque, avec des agents de la DRIEAT (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports) Île-de-France, de l’Agence des Espaces Verts, du Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien et du bureau d’études Biotope.
L’objectif était de repérer des sites, inaccessibles à pied, qui sont favorables à la reconstitution d’habitats pour la Léersie Faux-Riz et le Martin Pêcheur d’Europe.
Cette démarche constitue une des mesures d’évitement et de compensation mises en œuvre vis-à-vis des impacts des travaux de confortement de la digue.
Transplantation de la Léersie Faux-Riz
Mandatée par le SyAGE, l’entreprise Terideal a assuré la transplantation de Léersie Faux-Riz, du 16 au 18 novembre derniers. L’opération de préservation était chapeautée par le bureau d’études Biotope qui a déterminé les six « stations » à transplanter. La Léersée Faux-Riz est une grande plante des zones humides à feuilles rudes et vertes. Protégée, c’est une espèce unique en Essonne. Les plantes ont été déplacées dans des casiers et transposées provisoirement dans une autre partie de la Fosse, au niveau de la Seine. Elles seront replantées à la fin des travaux.
La Fosse aux carpes, une ancienne sablière
À la fin du XIXe siècle, l’installation d’activités d’extraction de sable le long des berges de la Seine pour la construction du métro parisien, a considérablement modifié le paysage de la Fosse aux carpes. Cette sablière est en contact avec la seine par un chenal. Pour l’exploitation des granulats, dans les années 1940-1960, l’entrepreneur a fait rentrer l’eau du fleuve pour que les péniches puissent y venir charger leurs bacs.
Depuis l’arrêt des activités industrielles en 1985, de nombreuses traces de ce passé demeurent : berges abruptes, passerelle métallique, végétation spontanée…
L’interdiction au public a favorisé la venue de nombreuses espèces d’oiseaux, grèbes, hérons… qui apprécient tout particulièrement les poissons dont le plan d’eau regorge. Les branches d’arbres penchées sur l’eau, constituent un milieu très favorable à la reproduction des carpes et des perches.