Une vingtaine de personnes, dont le maire Richard Privat, d’élus et d’agents du SyAGE ont participé, à la visite de la 2e phase du chantier de la Fosse aux Carpes, organisée par le SyAGE, le 13 novembre.

« Je n’ai que du bien à dire du chantier. Il n’y a pas une remontrance, pas une plainte des riverains de la digue » s’est réjoui Richard Privat, le maire de Draveil. Démarrée en fin d’année 2022, la première phase du confortement de la digue s’est terminée en mars dernier. « Un rideau étanche en béton de 12 mètres de profondeur a été réalisé sur 250m de long, pour protéger les 1700 riverains du quartier de la Villa, des crues de Seine. Un procédé innovant a été utilisé par l’entreprise NGE Fondations pour poser des pieux sécants et assurer la bonne étanchéité de l’écran grâce à un coffrage inversé avec des boudins gonflables réalisés sur mesure, à la place des habituels moules en polystyrène » a précisé Sarah Ponen, cheffe du service Gestion Prévention des Inondations, lors de son exposé sur l’historique du projet.

Le site étant classé par un arrêté de protection de biotope pour protéger sa faune et sa flore, « au centre de forts enjeux environnementaux », les travaux ont été interrompus en mars dernier pour permettre la reproduction de la faune, notamment des batraciens.

La deuxième phase des travaux a repris fin octobre. Elle consiste à la stabilisation de la digue que les élus ont observé de visu. « Les pentes du talus ont été adoucies. Le dessouchage a été l’opération la plus délicate. Il est indispensable d’éviter ce qu’on appelle les « renards hydrauliques », un phénomène d’érosion interne qui peut provoquer un affaissement du talus ». La couverture de la digue par un matelas de cailloux drainant est actuellement en cours pour stabiliser l’ouvrage.

La revégétalisation aura lieu au premier semestre 2024. Au final, la digue sera habillée d’une fine couche de verdure pour faciliter sa surveillance. La Léersie-Faux-Riz, une plante aquatique unique en Essonne, qui a fait l’objet d’une transplantation sur une autre partie du site afin d’être protégée durant les travaux, sera réintroduite sur la digue. Un plan de gestion des espèces invasives, notamment la Renouée du Japon, va être mis en place pour une durée de cinq ans.

À l’issue des travaux, des mesures topographiques seront effectuées par drone. Elles seront assurées ensuite régulièrement par le SyAGE. La surveillance de la digue, de la Seine et de la nappe phréatique seront constantes grâce aux différentes sondes et piézomètres qui seront installés.

Une opération rondement menée car la réalisation des travaux s’est faite dans l’urgence. En effet, le SyAGE qui a récupéré la gestion de la digue en janvier 2020, au titre de sa compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Protection des Inondations, a rapidement lancé une expertise de l’ouvrage. Celle-ci a démontré son état de dégradation et un risque de rupture au-delà d’une crue de cinq à dix ans (risque de rupture après les travaux pour crue) vingtennale comme celle de 1982 et 2016. La commune, l’État et le SyAGE ont travaillé en étroite coordination pour sécuriser la digue au plus vite.

Le coût de cette opération est de 2,5 millions d’euros, financée par l’État (fonds Barnier), le Conseil départemental de l’Essonne et la Région Île-de-France.