C’est le début du printemps et c’est le retour des insectes qui enchantent les cours d’eau et les étendues d’eau ! Vous avez certainement déjà dû croiser ces créatures graciles et délicates aux couleurs chatoyantes vertes, bleues, rouges ou orange lors de vos balades bucoliques…
On les trouve près des milieux humides entre les mois d’avril et d’octobre, et sont très faciles à observer, car ces insectes adorent le soleil et la chaleur.
Mais êtes-vous bien sûr.e.s qu’il s’agissait d’une libellule ? Et si vous avez croisé une demoiselle sans le savoir !
Faisons le point sur leurs différences pour mieux les reconnaître lors de vos prochaines balades, et comment les protéger car comme tous les insectes, elles sont indispensables à la biodiversité.

Un peu de latin pour commencer

Les libellules et les demoiselles font partie de l’ordre des odonates, du latin ‘odonata’ qui veut dire ‘qui a des dents’, car elles sont toutes les deux munies de dents pointues et de solides mandibules.
Cet ordre d’insecte est composé de deux espèces : les anisoptères (les libellules) et les zygoptères (les demoiselles). Car bien qu’elles se ressemblent, elles sont en réalité deux espèces différentes.

Un brin de morphologie pour continuer

Les odonates ont un corps allongé, de grands yeux et deux paires d’ailes longues et transparentes.
Comme tous les insectes, elles ont 6 pattes, 3 parties de corps (tête, thorax et abdomen) et un cycle de vie en plusieurs stades (œuf, naïade ou stade larvaire, mue et adulte).
De plus, elles sont de redoutables chasseuses : larves, vers, petits crustacés, têtards, elles sont très voraces. Mais parfaitement inoffensives pour l’humain !

La ponte se fait généralement sous l’eau ou dans le sol humide, les œufs vont éclore ensuite après entre quelques jours et quelques mois. La naïade va avoir une durée de vie très différente selon l’espèce : de quelques mois et 4 ans ! Puis après la dernière mue, l’insecte va vivre entre 1 semaine et 8 semaines, avec pour seul objectif se reproduire pour perpétuer le cycle de vie.

Et maintenant voici comment les distinguer

En vol, ne nous mentons pas, c’est compliqué ! Il faut attendre que l’insecte se pose pour bien l’identifier. Voici les indices :

  • Les libellules ont les ailes étalées de chaque côté du corps au repos, tandis que les demoiselles ont les ailes jointes le long du corps
  • La libellule est généralement plus grosse que la demoiselle
  • Les libellules ont les yeux qui se touchent

C’est aussi simple que cela.

Pourquoi ces insectes sont importants

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a recensé 6 016 espèces de libellules et demoiselles répertoriées dans le monde. Mais on estime que 16% d’entre elles sont menacées d’extinction (chiffres de 2020). Ce n’est malheureusement pas étonnant quand on sait que 35% des zones humides dans le monde ont disparu ces 35 dernières années.

Leur rôle est primordial pour la biodiversité car elles régulent les insectes les plus abondants, notamment les moustiques ! Rien que pour cela, on les aime ! Elles aiment également les mouches, les papillons, et les petits insectes piqueurs et ravageurs qui peuplent les milieux humides.

En retour, les libellules et les demoiselles sont un met de choix pour les oiseaux. Parmi eux on note le magnifique guêpier d’Europe, le faucon hobereau ou le gobe-mouche gris.
Certaines espèces d‘araignées adorent les capturer dans leurs toiles et s’en délecter.

Avoir des libellules ou demoiselles dans le jardin est donc un signe positif pour la nature.

Comment les protéger ?

Vous l’aurez compris : pas de milieu humide, pas de libellules ou de demoiselles.
En protégeant les milieux aquatiques (rivières et cours d’eau, plans d’eau, tourbières, etc.), on sauvera ces majestueux insectes et ils pourront nous rendre service en nous débarrassant des insectes piqueurs comme les moustiques.
Dans votre jardin vous pouvez déjà installer un point d’eau : une petite mare ou bassin avec des végétaux aquatiques variés. Mais sans y mettre de poissons qui viendront manger leurs larves.
Evidemment, et on ne le répétera jamais assez : pas de pesticides ou de produits chimiques !

Rappelons que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) conseille de « favoriser le développement des prédateurs des moustiques », avec « le développement des populations d’oiseaux insectivores (hirondelles…), des chauves-souris insectivores (rendement pouvant dépasser les 500 moustiques par nuit), sans oublier les libellules insectivores aux stades larvaires et adultes ».