Au cours du dernier siècle, plus de la moitié des zones humides a été détruite en Europe et dans le monde. Ces milieux sont encore aujourd’hui menacés en raison de l’urbanisation, de l’intensification de l’agriculture, ou encore des pollutions…

De nombreuses études réalisées dans différentes parties du monde débouchent sur le même constat : les zones humides connaissent depuis plusieurs décennies une diminution importante de leurs surfaces. Les zones humides qui subsistent connaissent souvent une dégradation de leur qualité : assèchement progressif, perturbation de la végétation.

Les menaces sur les zones humides sont essentiellement dues aux activités humaines : l’urbanisation, le développement d’infrastructures et d’autres aménagements lourds, prélèvement d’eau, extraction de matériaux, élimination de marais considérés comme insalubres…

Certaines activités ont des effets plus complexes : perturbation de l’alimentation en eau des milieux à cause des équipements fluviaux, drainage à finalité agricole, introduction d’espèces exotiques envahissantes… Et d’autres dont il est difficile de mesurer leur portée comme la pollution des eaux ou le réchauffement climatique.

La menace des espèces exotiques envahissantes

Certaines espèces animales ou végétales envahissantes peuvent déséquilibrer gravement les écosystèmes des milieux humides.

Les invasions biologiques sont, après la destruction des habitats, la deuxième cause de perte de biodiversité dans le monde (source UICN).
Les causes d’introduction de ces espèces sont pour la plupart volontaires.
Cependant certaines plantes ou animaux exotiques gagnent les milieux de manière accidentelle, par le fret aérien, le transport de matériaux ou de semences transportées, le déplacement des eaux de ballast des bateaux…

Les espèces animales et végétales invasives comme les jussies, le baccharis ou encore le ragondin, ont un impact important sur les espèces locales par leur fort pouvoir de colonisation.

Les espèces invasives entrent en compétition avec les animaux et plantes indigènes (nourriture par exemple), entraînent la destruction de leurs habitats, et peuvent être vecteurs de maladies. Elles peuvent également fragiliser des berges et des ouvrages, banaliser les paysages, perturber les écoulements et la sédimentation, limiter les échanges gazeux, modifier l’acidité et atténuer la lumière dans les espaces où elles vivent, et donc perturber de manière importante les zones humides.

Le changement climatique, un impact réel sur les zones humides… et sur la planète !

Ce n’est plus un secret, le changement climatique impacte fortement les zones humides et les milieux naturels si indispensables à la biodiversité : l’assèchement des terres, les températures de plus en plus élevées, le développement des activités humaines ou encore les feux réduisent et endommagent les zones humides.
Naturellement, les écosystèmes aquatiques libèrent du méthane, le 2ème gaz à effet de serre le plus important ; ils sont responsables de la moitié des émissions mondiales de méthane.
La forte pollution de ces milieux (engrais, matières organiques dues aux activités humaines, etc.) dégrade leurs écosystèmes et engendre une plus grande libération de méthane. Plus la zone humide est polluée, plus elle émet du méthane, c‘est ce que l’on appelle l’eutrophisation.

Donc le réchauffement climatique influe la production des gaz à effet de serre : plus le climat se réchauffe, plus le gaz se libère. C’est un cercle vicieux, notamment dans les régions chaudes (par rapport aux régions tempérées).

Mais attention, les zones humides ne polluent pas ! Ce sont les activités humaines qui polluent.

Restaurer les zones humides dégradées c’est réduire les émissions de méthane et donc préserver la planète.

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