C’est devant près de deux cents élus, représentants de l’État, partenaires institutionnels et économiques que Romain Colas, le président du SyAGE a présenté ses vœux pour 2025, le 24 janvier, à la salle de spectacle l’Envolée, aux Chapelles-Bourbon, en soulignant les grands défis et projets qui vont marquer le bassin versant de l’Yerres.
Changement climatique : un défi à relever collectivement
Les événements climatiques extrêmes s’intensifient : sécheresses prolongées et inondations soudaines se succèdent, comme l’a tristement illustré la crue exceptionnelle d’octobre dernier. Ces phénomènes, exacerbés par le dérèglement climatique, appellent à une gestion toujours plus rigoureuse et préventive.
« Tout cela rend la prévision des crues difficile est incertaine. C’est pour cela que nous avons instrumenté le territoire, l’ensemble du bassin versant en 2023 et 2024 et que nous disposons désormais d’un système plus complet, l’équivalent d’un Vigicrues pour l’Yerres et ses affluents ».
À cet égard, le SIRYAC (Système d’information des riverains de l’Yerres pour l’alerte crue) sera prochainement déployé sur l’ensemble du bassin versant de l’Yerres. « À terme, nous irons encore plus loin en intégrant l’intelligence artificielle dans nos modélisations hydrauliques, pour affiner nos prévisions et réagir encore plus efficacement face aux crises ».
Une solidarité amont-aval pour protéger tous les habitants
Avec un territoire couvrant 10 % de l’Île-de-France, le SyAGE place la solidarité entre territoires ruraux et urbains au cœur de ses actions. « Nos projets, comme la création de zones d’expansion de crue (ZEC), visent à protéger les riverains les plus vulnérables ». En 2025, la ZEC dans la forêt d’Armainvilliers, verra le jour pour réduire les risques d’inondation à Ozoir-la-Ferrière et en aval. Une autre ZEC est engagée à Ozouer-le-Voulgis qui permettra de stocker 750 000 m3 d’eau. Elle contribuera à protéger l’aval de l’Yerres et toute l’agglomération parisienne. La Métropole du Grand Paris et l’EPTB Seine Grand Lac sont d’ailleurs des partenaires financiers importants de cette opération.
Par ailleurs, le SyAGE ambitionne de réaliser une dizaine de ZEC supplémentaires d’ici 2035, dans le cadre du prochain Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI) de l’Yerres. Ces ouvrages permettent de retenir temporairement l’eau en cas de crue, limitant ainsi les dégâts dans les zones habitées.
Des travaux concrets pour un territoire résilient
En 2024, plusieurs réalisations ont démontré leur efficacité. À Soignolles-en-Brie par exemple, des travaux d’urgence sur le ru de la Fontaine ont permis de résoudre des problèmes récurrents d’inondation. À Draveil, la digue de la fosse aux carpes a été renforcée, protégeant durablement 1 700 habitants contre les crues de la Seine. À Montgeron encore, la réouverture du ru de la navette a permis de protéger les habitants des inondations tout en rendant à la biodiversité toute sa place.
D’autres projets structurants, comme la renaturation du Blandin à Villeneuve-Saint-Georges, poursuivent un objectif commun : rendre nos territoires plus résilients face aux aléas climatiques.
Entretenir nos rivières pour mieux prévenir
Le bon entretien des cours d’eau est aussi essentiel pour prévenir les risques d’inondation et préserver la biodiversité. Avec 800 km de rivières sous sa responsabilité, le SyAGE pilote un vaste programme d’entretien des berges et d’élimination des embâcles, dont l’ambition sera renouvelée après les conclusions de l’étude sur l’Yerres et ses affluents. C’est aussi le sens de l’extension de la régie existante sur l’ensemble des cours d’eaux qui traversent notre territoire pour offrir plus d’agilité et de réactivité pour traiter des problématiques du quotidien.
« Cette année, nous allons lancer également une étude sur le ruissellement, un phénomène souvent sous-estimé mais qui contribue fortement aux inondations » a insisté le président Romain Colas. Comprendre et mieux gérer ces écoulements est une priorité pour protéger efficacement les habitations et infrastructures.
Des moyens pour des ambitions à la bonne échelle
Pour répondre aux besoins croissants de notre territoire, le SyAGE adopte une approche globale, à l’échelle du bassin versant. Cette échelle pertinente permet de dépasser les limites administratives traditionnelles, et d’engager l’ensemble des collectivités investies pour la gestion des eaux à travers le Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de l’Yerres.
Des actions pour la reconquête de la qualité de l’eau
Au titre des compétences de collecte et de transport des eaux usées et des eaux pluviales urbaines sur 18 communes, sur la basse vallée de l’Yerres, une attention particulière est portée sur les mauvais raccordements. Situation largement traitée par le programme Baignade en Seine, qui a permis de mettre en séparatif des réseaux, d’accompagner des particuliers, des entreprises, des collectivités, des copropriétés à ne plus rejeter leurs eaux usées dans les cours d’eaux.
Au total en 2024, ce sont plus de 400 000 € qui ont été attribués en ce sens via la convention de mandat avec l’Agence de l’Eau Seine Normandie et la ville de Paris, en plus des travaux sur les réseaux publics.
Des actions de sensibilisation, comme la campagne « Ici, c’est la rivière », seront lancées prochainement pour encourager chacun à adopter des gestes responsables.
Réduire nos délais de réponses aux usagers
« Je souhaite que nous puissions réduire drastiquement les délais dans lesquels nous rendons nos enquêtes de conformité, notamment dans le cadre des ventes » a également indiqué Romain Colas dans son intervention, remerciant l’investissement de l’ensemble des équipes pour atteindre cet objectif majeur.
Une mobilisation collective pour un avenir durable
Enfin, le président du SyAGE a rappelé l’importance de la mobilisation de tous : élus, agents du syndicat, riverains et partenaires économiques et institutionnels. « Le SyAGE aujourd’hui, c’est 118 communes, c’est un bassin versant tout entier, et face aux défis climatiques, face aux inondations, face à l’érosion de biodiversité, pour préserver la ressource en eau, c’est l’acteur pertinent à l’échelle pertinente. Au nom des élus du bureau, du comité, je souhaite de nouveau vous remercier pour votre action au quotidien, je vous sais engagés à nos côtés. »