L’évapotranspiration, un régulateur naturel face au dérèglement climatique

L’évapotranspiration est un phénomène naturel fondamental dans le grand cycle de l’eau.

C’est la combinaison de deux processus :

  1. L’évaporation : l’eau s’échappe sous forme de vapeur depuis les sols, les plans d’eau, ou les surfaces humides.
  2. La transpiration : les plantes rejettent de la vapeur d’eau par leurs feuilles.

C’est un moteur silencieux de la régulation du climat, de la recharge des nappes phréatiques, et du rafraîchissement naturel de l’air. Sans elle, le cycle de l’eau serait gravement déséquilibré, et nos écosystèmes bien plus vulnérables.

Pourquoi elle-est plus importante que jamais avec le réchauffement climatique ?

Avec l’augmentation des températures, les sols se dessèchent plus vite, et les périodes de sécheresse s’intensifient. Cela perturbe directement l’évapotranspiration, car :

  • Les plantes stressées par la chaleur ferment leurs stomates, limitant la transpiration.
  • Les surfaces bétonnées ou imperméabilisées n’apportent aucune évaporation.
  • Les hausses de température accroissent la demande en eau de l’atmosphère… mais sans végétation, rien ne s’y oppose.

Résultat : l’air devient plus chaud, plus sec, et les risques de canicule urbaine augmentent. Favoriser l’évapotranspiration devient donc un levier d’adaptation climatique essentiel.

Comment favoriser l’évapotranspiration localement ?

  • Renaturer les espaces urbains
  • Planter des arbres d’essence locale : ils transpirent plus efficacement et apportent de l’ombre
  • Créer des prairies urbaines ou des toitures végétalisées : cela maximise la transpiration en milieu dense.
  • Désimperméabiliser les sols
  • Remplacer les revêtements imperméables par des matériaux poreux ou végétalisés.
  • Réhabiliter les berges et zones humides, souvent négligées mais riches en biodiversité et en potentiel d’évaporation.
  • Maintenir une couverture végétale toute l’année
  • Favoriser les couvre-sols qui gardent l’humidité et soutiennent la transpiration même en intersaison.
  • Privilégier une gestion différenciée des espaces verts (moins de tonte, plus de diversité).
  •  Réutiliser les eaux pluviales
  • Stocker l’eau de pluie pour l’arrosage raisonné, en particulier pendant les périodes de forte chaleur (récupération d’eau de pluie pour les particuliers)
  • Créer des zones d’infiltration (noues, fossés végétalisés) qui soutiennent à la fois les nappes souterraines et l’évaporation.

Favoriser l’évapotranspiration, c’est renforcer la biodiversité, rendre les cours d’eau plus résilients au réchauffement climatique, et assurer le grand cycle de l’eau.