Un avaloir est une ouverture dans la bordure du trottoir, destinée à récolter les eaux de pluie qui ruissèlent sur la voirie pour les diriger ensuite vers les canalisations d’eaux pluviales. Ces dernières, reliées directement aux cours d’eau, ne passent pas par la station d’épuration. Ainsi, les eaux de pluie rejoignent, en l’état, le milieu naturel (rivière, mer et océan).
A quoi sert un avaloir ?
L’avaloir sert à collecter les eaux de pluie qui ruissèlent sur la chaussée pour les transporter, via un réseau d’eaux pluviales enterré, jusque dans les cours d’eau (rivières, mers, océans) et éviter ainsi les inondations.
En effet, sans cet ouvrage, l’eau pluviale viendrait stagner dans nos villes, inondant les infrastructures et les rues.
Les avaloirs filtrent-ils ce qui tombe dans les rues ?
A la différence des eaux usées (les eaux ‘sales’ de la maison : douche, toilettes, lave-vaisselle, lave-linge, etc.), qui sont dirigées vers la station d’épuration avant d’être rejetées dans le milieu naturel, les eaux pluviales ne passent pas par la case ‘épuration’ mais rejoignent directement le milieu naturel.
Cependant, de plus en plus de dispositifs innovants sont installés sur les avaloirs et/ou sur les réseaux pour rendre les eaux pluviales plus propres (décantation, paroi siphoïde, filtre, dessableur, dégrilleur, déshuileur, filet en exutoire…).
L’inconvénient principal de ces dispositifs (en dehors de leur coût qui peut vite s’élever s’ils sont déployés sur tout le patrimoine) est leur bouchage rapide qui nécessite un entretien régulier et pas toujours simple à réaliser.
La plupart des ouvrages ne sont donc pas équipés de tels dispositifs. Ainsi, tout ce qui ravine sur les routes et trottoirs, y compris les macro-déchets (mégots, papiers, chewing-gums, canettes, hydrocarbure, peinture…), se dirigent dans les avaloirs pour finir dans les cours d’eau (rivières, mers, océans).
Quels sont les risques de pollution ?
Lorsque l’eau de pluie tombe sur la route ou les infrastructures, celle-ci ruissèle, en se chargeant d’impuretés et de particules polluantes (hydrocarbures, déjections canines, engrais, pesticides, produits chimiques de lavage de voiture, macro-déchets, etc.), avant de rejoindre l’avaloir puis les cours d’eau.
Ce qui entraîne ainsi la pollution des nappes phréatiques, mers et océans ayant pour conséquence la destruction de la biodiversité des milieux naturels (mortalité importante de la faune et de la flore).
Pour exemple, un mégot pollue 500 litres d’eau. Et des expérimentations de « Tabacco Control » ont montré que dans un litre d’eau, il fallait moins de 96 heures à un mégot pour tuer la moitié des poissons exposés…
Quelles sont les conséquences pour la population ?
Rappelons que notre eau potable que nous consommons tous les jours vient d’une source naturelle (rivière, lac, nappe souterraine…). Elle est ensuite traitée dans une usine de potabilisation où elle va subir différents traitements pour la rendre consommable.
Donc polluer les cours d’eau va avoir des conséquences directes sur les habitants, dont :
- Augmentation des traitements de l’eau pour la rendre potable,
- Augmentation des coûts d’épuration pour la collectivité,
- Augmentation des tarifs pour les consommateurs,
- Interdiction de baignade ou de loisirs sur les plans d’eau,
- Augmentation des maladies sur les êtres vivants (faune, flore, humains).
Alors adoptons tous les bons gestes pour préserver au mieux les cours d’eau : les déchets vont à la poubelle, les hydrocarbures à la déchetterie, nettoyer sa voiture à sec, etc.
Car non, l’avaloir n’est pas une poubelle, c’est ici que commence la rivière !
De plus en plus de villes font des marquages devant les avaloirs pour sensibiliser le plus grand nombre.