Le « tout à l’égout » : une expression à bannir !

Le terme « tout à l’égout » est apparu durant la deuxième moitié du XIXe siècle. À cette époque, il était indispensable d’éloigner les eaux sales des villes afin d’éviter les épidémies. Les eaux usées et les eaux pluviales étaient mélangées et rejetées dans les rivières.

Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Car les eaux usées (cuisine, salle de bains, toilettes…) et les eaux pluviales gérées par le SyAGE ne sont plus mélangées. Les eaux usées vont dans un réseau spécifique qui les transportent à la station de traitement de Valenton, alors que l’eau de pluie va dans un autre réseau qui la rejette dans la rivière, sans dépollution. Le tout à l’égout est donc aujourd’hui utilisé à tort. Car on ne doit pas tout rejeter à l’égout !

Dans la rue

Tout ce qu’on jette sur la chaussée, ou le trottoir, un parking ou une terrasse (mégots, chewing-gums, papiers…) passe dans l’avaloir ou bouche d’égout et va dans le réseau d’eaux pluviales avant d’être rejeté presque directement dans la rivière. Ce qui génère des problèmes de pollution : un mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau, chaque année 8 millions de tonnes de plastique finissent dans l’océan (WWF France).

Dans la maison

Divers déchets sont également rejetés dans les toilettes : serviettes et tampons hygiéniques, applicateurs de tampons, préservatifs, cotons-tiges. Or, ces déchets risquent de boucher l’évacuation d’eaux usées ou le réseau public, avec des frais d’intervention pour l’usager ou pour la collectivité. Les toilettes ne sont pas des poubelles !

5 tonnes de lingettes tous les 3 jours !

À cet égard, la lingette est une véritable problématique. Contrairement au papier toilette qui se dissout facilement dans l’eau, elles n’ont pas le temps de se décomposer jusqu’au transport vers la station d’épuration, même celles qui sont indiquées comme biodégradable. De ce fait, elles finissent par se mélanger à la graisse et aux éléments solides en formant des « amas » qui ralentissent l’écoulement des eaux usées et bouchent les canalisations. Le dégrilleur de la station d’épuration de Valenton est encombrée de 3 à 5 tonnes de lingettes tous les trois jours !

Les dégâts sur les stations d’épuration en Europe sont estimés entre 500 et 1 000 millions d’euros (EurEau, chiffres avant Covid). En Europe, ce sont 70 milliards de lingettes (plus d’un kilo par personne et par an) qui terminent pour la plupart dans la cuvette des toilettes (60 millions de consommateurs.

Bref, il est important de ne pas rejeter n’importe quoi dans un évier, un lavabo ou une cuvette de WC : les restes de peinture, lasure, vernis, les solvants (white-spirit, essence de térébenthine), l’essence, les huiles de vidange et de friture, les produits utilisés au jardin doivent être apportés en déchetterie.

Les gestes de chacun améliorent la qualité de l’eau rejetée par les stations d’épuration. Ils ont aussi une influence sur la qualité des boues d’épuration, ce qui permet de les valoriser.