Le SyAGE, acteur clé de l’adaptation au changement climatique

Le 25 octobre 2024, le gouvernement a annoncé le 3e Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC 3), sur lequel il a lancé une consultation : le SyAGE y a répondu en rédigeant un Cahier d’acteur.

Sur les 51 mesures du plan, le syndicat est plus concerné par 15 d’entre elles, l’occasion d’émettre quelques remarques et propositions, sans qu’elles soient pour autant exhaustives, pour faire face aux conséquences des changements climatiques sur le bassin versant de l’Yerres et adapter le territoire.

Une expertise locale face à des enjeux globaux

Le SyAGE, fort de son expertise sur le bassin versant de l’Yerres, met en exergue les problématiques spécifiques de son territoire :

  • Ressources en eau sous tension : la nappe phréatique de Brie, déjà affectée par les sécheresses de 2021 et 2022, risque des épuisements fréquents, impactant les cours d’eau comme l’Yerres et le Réveillon. Les périodes d’assecs ou de débits réduits menacent gravement la biodiversité aquatique.
  • Inondations à répétition : les crues saisonnières, exacerbées par des épisodes pluvieux intenses comme en octobre 2024, soulignent l’urgence d’un système d’alerte renforcé et d’une gestion des risques par ruissellement.

Les propositions phares du SyAGE

Parmi les 51 mesures du PNACC 3, le SyAGE, en a identifié 15 comme essentielles à son action, en formulant des propositions concrètes.

  1. Simplifier l’entretien des cours d’eau
    Le SyAGE plaide pour une meilleure reconnaissance des structures gémapiennes, capables d’agir rapidement sur les cours d’eau grâce à leur connaissance du terrain. Cela implique une simplification des régimes déclaratifs et une autorisation facilitée pour intervenir sur des terrains privés en cas de besoin.
  2. Renforcer les solutions fondées sur la nature
    Les solutions naturelles, telles que la désimperméabilisation des sols ou la réouverture des cours d’eau en milieu urbain, doivent être davantage soutenues par des outils financiers et fonciers adaptés. Ces solutions permettent de réduire les inondations et de préserver la biodiversité.
  3. Améliorer la résilience des infrastructures et des territoires
    Le SyAGE propose de renforcer les techniques de construction, comme l’abandon des semelles filantes au profit de dalles rigides ou de pieux adaptés, afin de limiter les impacts sur le cycle de l’eau en zones urbaines.
  4. Favoriser l’intelligence artificielle
    Le SyAGE développe un projet d’intelligence artificielle pour améliorer la prévision des crues, plaidant pour un système commun de gestion des données hydrologiques, élargi à tous les cours d’eau.
  5. Encourager une gouvernance simplifiée et efficace
    Le SyAGE appelle à une simplification du paysage institutionnel pour permettre aux établissements de bassin de jouer pleinement leur rôle dans l’adaptation au changement climatique.

Investir pour l’avenir

L’adaptation au changement climatique nécessite des investissements conséquents. Le SyAGE insiste sur l’importance de renforcer les dispositifs existants, comme le Fonds Barnier ou les aides des agences de l’eau, pour répondre aux besoins en matière de gestion patrimoniale ou de prévention des risques. L’éducation des citoyens, notamment par l’implication des jeunes dans des missions écologiques, doit également être une des priorités.

Les établissements de bassin, un modèle à renforcer

À travers son engagement, le SyAGE montre qu’une action locale bien coordonnée peut répondre efficacement à des défis globaux à l’échelle du bassin versant. Cela illustre le rôle central des établissements de bassin dans la lutte contre les impacts du changement climatique. Ce modèle, fondé sur la solidarité, la mutualisation et l’expertise technique, est un modèle à renforcer.