Un territoire sensible aux inondations
Le risque d’inondation est avéré sur le bassin versant de l’Yerres, ce dont témoignent les crues de 2016 et de 2018 qui ont causé de nombreux dommages en secteurs urbains et ruraux.
Depuis 2013, diverses études ont permis de caractériser précisément ce risque en croisant la connaissance :
- De l’aléa, c’est-à-dire les caractéristiques du phénomène (hauteurs, vitesses, débits)
- De la vulnérabilité des enjeux (personnes, biens et activités susceptibles d’être exposés)
Elles ont notamment mis en évidence que 6 quartiers des communes de l’aval de l’Yerres étaient directement et significativement exposés à des crues de faible ampleur. Divers scénarios pour réduire les dommages de ces quartiers ont été élaborés.
Trois scénarios étudiés avec attention
Scénario 1 :
La mise en place de protections amovibles permettant d’empêcher la pénétration des eaux sur les principaux secteurs exposés.
Scénario 2 :
L’optimisation de nombreuses zones d’expansion de crues naturelles (secteurs où les eaux peuvent se stocker momentanément) par des travaux légers (suppression de merlons par exemple).
Scénario 3 :
L’aménagement plus conséquent de zones d’expansion de crues afin d’implanter un ouvrage de stockage temporaire des eaux sur l’Yerres médiane dans le secteur du Bois de Rozay (communes d’Ozouer-le-Voulgis, Yèbles et Solers).
Ce site présente une topographie favorable, se situant à l’aval des principaux affluents contribuant aux crues de l’Yerres et en amont des zones urbanisées à protéger. De plus, il ne compte pas d’enjeux bâtis à proximité.
Le premier scénario a été écarté en raison des difficultés de mise en place et de pérennisation de tels dispositifs et des effets locaux indésirables qu’ils pourraient générer (report des hauteurs d’eau sur l’autre rive).
Il a été mis en évidence que le second scénario ne permettait pas sur le moyen terme de réduire significativement les dommages sur les quartiers exposés (difficultés de maîtrise foncière de nombreuses zones d’expansion des crues en secteur privé et volumes de stockage insuffisants pour un objectif de réduction des dommages de 30% sur les quartiers les plus exposés). Les solutions fondées sur la nature ne seront donc mises en œuvre qu’en complément du scenario retenu.
Le dernier scénario représentant le meilleur compromis coûts-efficacité, il a donc été convenu collectivement par les élus, les collectivités, les représentants de la profession agricole et et de la propriété forestière et les associations d’engager des études de conception et une démarche de concertation associant toutes les parties prenantes.
Ce projet s’inscrit dans un ensemble d’actions portées dans le cadre d’un Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) ayant vocation à sensibiliser, organiser la gestion de crise, agir sur l’urbanisation existante et future en zone inondable.
Le projet de zone d’expansion des crues (ZEC) du Bois de Rosay
L’aménagement consisterait en un merlon et un ouvrage de contrôle régulant le débit aval. Le principe de fonctionnement en est le suivant :
En situation normale :
- L’eau circule sans obstacle.
- La zone de sur-inondation est utilisée normalement.
Lors d’une crue fréquente :
- L’augmentation du débit est contrainte par l’ouvrage de contrôle
- Les zones d’expansion de crues sont progressivement submergées.
- Les activités agricoles sont stoppées
Si la crue est supérieure
- L’évacuateur de crue (dispositif de sécurité) protège l’ouvrage de la rupture.
A la décrue :
- La zone de sur-inondation se vide progressivement.
- L’ouvrage subit une visite de contrôle.
Simulation de l’impact de la ZEC sur les crues
Limiter l’impact des crues
Les zones potentiellement sur inondées pour les crues fréquentes concernant des terres agricoles et forestières, le SyAGE met en œuvre une concertation avec les professions agricole et la propriété forestière afin de réduire au mieux les impacts de ce projet.
Quelques chiffres clés
Localisation :
Le Bois de Rozay,
77390 Yèbles